25 April 2005

Une véritable politique commune de prévention et de résolution des conflits à travers un projet global de médiation scolaire :

Propositions sur la Reforme des Ecoles Européennes

La Reforme des Ecoles Européennes

La Réforme des Ecoles européennes doit respecter deux idées fondamentales :

Cependant, les missions des Ecoles deviennent utopiques suite aux restrictions budgétaires. Il faut surtout améliorer la gestion des budgets, mais il ne faut en aucun cas les réduire, d’autant plus que le personnel des Institutions paie un prélèvement spécial prévu pour augmenter ce budget. Une nouvelle réglementation budgétaire permettant plus de flexibilité et d’autonomie de la part des écoles et l’introduction de professionnel du domaine financier dans chaque établissement devrait donc permettre une meilleure gestion des ressources.

Les moyens pour améliorer le fonctionnement de l’école

Dans la distribution des moyens financiers, il faut donner une priorité absolue à l’école primaire. L’école maternelle et primaire constitue le socle sur lequel reposent l’avenir de chaque enfant et la qualité de la formation des nouvelles générations. Il faut donner plus a ceux qui en ont besoin, augmenter les moyens d’encadrement éducatif, redéployer les ressources humaines et gérer les compétences. Les missions de l’enseignement s’accroissent, il y a urgence à mettre en place des réponses adaptées dans le domaine de la santé, du soutien, de l’accompagnement scolaire et de l’accompagnement social. L’Ecole a pour mission de suivre l’évolution des savoirs et de les anticiper.

L’instruction est une œuvre intellectuelle, mais aussi morale et sociale.

Une exigence émerge : stimuler les aptitudes à la création, à l’initiative et à l’innovation. L’esprit de découverte doit être encouragé fortement. Du savoir, associé au savoir-faire, on passe au savoir être social et culturel.

Il faut renforcer l’encadrement éducatif avec : des médecins, infirmières, psychologues, orthophonistes, assistants sociaux, assistants d’éducation, conseillers d’orientation : Ne pas hésiter à faire appel à des intervenants extérieurs. Il est nécessaire d’augmenter l’assistance informatique tant pour la maintenance des systèmes que pour le conseil et le suivi donnés aux enseignants et aux élèves. Il faudra mutualiser les compétences, les expériences pour intervenir auprès des élèves en difficulté.

Les critères de recrutement des enseignants et du personnel d’encadrement devraient insister davantage sur les qualités pédagogiques et relationnelles. Les concours devraient être modifiés dans ce sens.

La formation continue pour le personnel éducatif est indispensable. Les domaines de formation suivants devraient être approfondis : psychologie, capacité à communiquer, à gérer un groupe, à travailler en équipe, à résoudre les conflits, orientation, nouveaux outils de transmission des savoir, éducation spécialisée.

L’évaluation professionnelle ne doit pas être confiée au directeur de l’école ou au chef d’établissement : elle doit rester l’apanage des inspecteurs. Il faut que les inspections aient lieu, au moins, une fois par an et portent sur toutes les années des cycles différents.

L’attribution d’autonomie aux écoles doit être accompagnée de la création des Comités paritaires, surtout pour des décisions importantes. Les groupes doivent être composés en fonction des domaines et des nécessités : Direction/Professeurs/Elèves//Parents/Commission ou Parlement/OSP/APEEE/Auditeur.

Médiation

Une véritable politique commune de prévention et de résolution des conflits à travers un projet global de médiation scolaire doit être mise en place.

Par exemple,

- créer un dispositif de prévention et de gestion des conflits en milieu scolaire, de la maternelle au lycée.

- chercher des réponses aux comportements de rupture dans l’enceinte de l’établissement scolaire : démotivation, agressivité, absentéisme.

- prévoir une structure permettant de regrouper élèves-parents-personnel éducatif et partenaires extérieurs pour n’avoir tous ensemble qu’une seule et même attente : la réussite sociale et scolaire des élèves dans un cadre précis, paisible et agréable pour tous.

Origine des conflits :

Le décalage entre l’Ecole et la société : L’école doit inculquer aux futurs citoyens des valeurs (égalité, fraternité, solidarité, épanouissement personnel, autonomie tolérance, respect de l’autre, esprit critique, goût du travail, responsabilité, savoir, savoir faire, savoir être, politesse, ponctualité, sens du devoir…) ; il lui incombe d’évaluer et de sanctionner. La société quant à elle valorise la satisfaction et la rentabilité immédiates, la compétition, le zapping (télévision, Computer, SMS), la facilité, le profit, le consumérisme. Avec l’appui des médias et des milieux économiques, elle érige en modèle ce qui est le contre-exemple des idéaux de l’Ecole. Parfois c’est des crises de famille (problèmes économiques, litiges, divorces, alcool…) qui perturbent les enfants. Tout ceci peut provoquer des incivilités, des heurtes et des violences verbales ou physiques qui perturbent gravement la vie des établissements et qui sont en augmentation constante.

Des jugements prononcés par des pédagogues : cela effraie toujours les parents, qui restent toujours sans parole devant eux. Les parents se sentent très démunis pour répliquer et savoir défendre leur enfant ou l'aider concrètement.

Echec scolaire : Redoublement non adapté : Quand il n'y a pas redoublement adapté certains élèves acceptent mal l'échec et ils se tournent vers des pratiques agressives ou au contraire d'une passivité extrême.

Les réprimandes, les humiliations et les sanctions font que ces élèves basculent dans des conduites à risques. L'échec scolaire dans de nombreux cas devient un échec de vie pouvant générer des violences. Un jeune en échec scolaire est un jeune en danger, et si l'école et la famille ne lui portent pas secours font acte "de non assistance à personne en danger".

Sanctions et expulsions : Il faut réhabiliter le rôle de la sanction : il faut un « comité de conciliation » ou un « Conseil de Discipline » constitué d’un comité paritaire (enseignants/élèves/parents/Associations des parents/spécialistes). L'école avec difficulté annonce le ‘Conseil de Discipline’ et les membres de l’APEEE très souvent ne participent pas. Les élèves concernés ne sont pas bien informés pour demander leur assistance. Les représentants des élèves qui participent, à la demande de l’élève convoqué, ne sont jamais pris en considération, les professeurs non plus, ils ne participent que pour écouter la prononciation du verdict de la bouche du Directeur. Les sanctions ne sont pas diversifiées et adaptées aux besoins de l’élève, elles n’ont aucune valeur pédagogique et éducative. On met tout le monde dans le même moule. La médiation est importante.

Besoin d’un cadre des médiateurs

Il faut établir un cadre composé d’élèves, d’enseignants, de parents, d’assistants sociales, de médecins (psychiatres, orthophonistes), d’infirmières, de conseillers d’orientation, pour créer une meilleure communication et pour accompagner les familles dans une période très difficile à affronter. La médiation est plus fructueuse que la machine de l’école, plus proche des interlocuteurs, elle peut mieux identifier les causes et les besoins de chacun. Ce réseau doit fonctionner dans la plus grande discrétion et confidentialité pour préserver la dignité et la vie privée de ces personnes.

Il est indéniable que la qualité des infrastructures, des moyens pédagogiques, de l’écoute, de l’encadrement conditionne celle des études et détermine la réussite scolaire.

Convention des droits de l’enfant/Charte des droits Fondamentaux de l’Union

La démocratisation et l’égalité de chances sont les deux défis majeurs. Le premier passe par l’accès de tous aux savoirs et par la formation de chacun en fonction des ses capacités et de ses rythmes. Le second pose la question de l’égalité devant le savoir et de la nécessaire adaptation à la diversité des élèves, principalement pour les élèves en difficulté. Les échecs de l’Ecole en ce domaine lui sont parfois reprochés.

Ecole gratuite

Même si les fonctionnaires des Institutions européennes, ne doivent pas payer des frais d’inscriptions pour leurs enfants, les écoles européennes ne sont pas des écoles gratuites. Les frais scolaires comme pour les livres, la bibliothèque, les photocopies, le personnel de la cantine, les visites, les voyages scolaires, l’accompagnement des enfants sont à la charge des parents. Les enfants des fonctionnaires ont droit à l’éducation gratuite comme tout élève dans son pays d’origine.

Le non remboursement des voyages scolaires aura pour effet une participation faible de la part des élèves, surtout des familles défavorisées (familles nombreuses, fonctionnaires petits grade, minerval). Cette discrimination aura comme conséquences un accroît sérieux d’incivilités et de violence. Il faut que tous les enfants jouissent de ces expériences, c’est leur droit. Toutes ces dépenses devraient être prévues dans le budget de l’école.

Sécurité, Hygiène et Bien être à l’Ecole

Un établissement d’enseignement doit être un lieu de travail sain et sans danger, tout en constituant un environnement propice à l’apprentissage. Un soin particulier doit être pris lorsque des groupes vulnérables sont présents sur le site (par exemple de très jeunes enfants), et il convient de considérer les besoins des personnes handicapées et besoins spéciaux. Pour parvenir à cela, l’évaluation des risques doit envisager la conception, la forme et la constitution de l’environnement de travail.

Le pays d’accueil doit mettre en disposition des bâtiments conformes aux règles nationales, sans pour autant exclure l’application d’autres mesures de standard plus élevé. Le Ministère des bâtiments publics doit posséder une autorisation d’exploitation et autres homologations avant toute occupation. L’entretien, la sécurité incendie et plan d’urgence, la sécurité et santé dans les laboratoires et ateliers, sont des points auxquels doit veiller le Ministère des Bâtiments publics en étroite collaboration avec la direction de l’école et les représentants des parents. Il faut renforcer les infirmeries.

Il faut cultiver la prévention dans les écoles.

Minervale, Catégorie III

Il n’est pas honnête que des élèves en mi-chemin doivent quitter l’école parce que le coût d’inscription devienne exorbitant.

Qui peut garantir l’avenir et la réussite sociale de ces enfants ?

Qui a l’habilité d’hypothéquer leur futur ?

Il faut rappeler qu’au Luxembourg ils n’existent pas des passerelles vers une école nationale.

Action & Défense - Luxembourg
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