La Ceinture de la Veuve Noir

(Texte et illutration par Zaria Fouille-Sac)


Vous ne savez pas encore qui je suis…Il est vrai que sur le monde de Krynn, personne ne sait encore l’existence d’un monde parallèle, encore moins l’existence d’une race elfique ayant de grandes capacités magiques, ceux qui a coûté à notre immortalité : Les Vénussiens (*Pour plus d’infos, veuillez me le signaler).
Je me nomme Zaria Fouille-Sac , héroïne , fille de la déesse du Bien des Vénussiens Anfarès et d’un Loup argenté Luruk. Etant une magicienne ambulante, je ne présente pas d’ordre , je suis donc ni Rouge , ni Noir , ni Blanc.
Par contre , je possède une marque au front , symbolisant la pureté. (*Cette marque a une très longue histoire que j’espère vous la raconter.) Mis à part mes parents inaccessibles , je ne possède pas de famille.

Quelqu’un a masqué ma solitude : Mon mari. Tickbaum Fouille-Sac. Un Kender géant. Bien qu’il soit le neveu de la nièce par alliance au grand-père de son cousin germain de la belle-mère du frère du Héros de Unik, Kollo Fer-à Cheval , qui avait sauvé le monde en l’an 0 A-C-C (A la Chute du Chaos.), sa famille avait aussi une parenté de l’oncle Epinglette. Faut dire qu’il a voyagé partout, l’Oncle !!!

Sa naissance était incroyable :
Un jour, sa mère, traquée par des elfes noirs, réussit à se réfugier à Cybile, la forêt fantastique. Toute seule, son époux était mort, elle n’a pu empêcher sa naissance. Puis elle disparut, le cachant sous les racines d’un saule en or. On ignore pourquoi, mais ça ne devrait pas être marrant pour elle.
Cybile, le paradis des fées est l’unique forêt vierge, si vierge qu’elle exclut toutes créatures jugées indignes pour être féerique: Humains,Vénusiens (Hélas) , Kenders , Trolls, Orques ,Gnome,etc…Normalement, aucune créature , dite non-féerique ne devrait entrer dans ces lieux, sous peine de mort. (*A tous les lecteurs Kenders : ce n'est pas un parc d’attraction.) La forêt est dirigée par la Gardienne, dont on ignore les traits, même si Tick pense que ce soit une chimère.
Le petit nourrisson laissé sur son sort, la Gardienne trouva ça infâme et injuste. Même pour un Kender. La compassion, pour la première fois, gagna la forêt. Le jugement a été formel et sage : Tick sera épargné et gardé par les Ents (Les pauvres !!).

Protégé, nourri, Tick avait même le droit de boire l’eau des Ents , aux pouvoirs assez méconnus… Ce qui explique sa surtaille à sa race (Il mesure 1m45) et son don pour les arbres. A 5 ans, on l’emmène au pays des Kenders, Tumborin , où il grandit avec ceux qui restent de sa famille.


Sous une cape elfique sombre qui cachait ma longue robe mauve; munie d’un capuchon sur la tête, je n’étais chargée que d’un sac en cuir de dragon et de mon bâton que je prenais avec beaucoup de soin.

Ayant ma hauteur, le bâton taillé avec une grande précision dans un bois clair inconnu se terminait , en bas , en un pique de fer. Au milieu, il y avait un creux doré et écaillé comme le ventre d’un serpent. C’était là qu’on maintenait le bâton . C’était le sommet qui était magnifique : le cristal ardent de bleu scintillait autour de 6 Griffes métalliques de différentes formes.
La route était monotone quand on est nomade et seule. Durant longtemps, j’ai erré dans le monde avec mon âme appauvrie. Lizang, pays de la magie, est un des endroits où je me sens encore protégée et dont je me suis familiarisée. J’entrais dans sa capitale NoazCigam (La ville n’était protégée que par un champ de force indestructible et d’une très longue protection de murs colossales sombres et tranchants),pour passer officiellement l’Epreuve et définir ma couleur. Mais cela n’est pas et jamais arrivé.

La ville sembla si calme sous le ciel gris. Il ne tardera pas de pleuvoir. Il faudra que je trouve une auberge et attende que cette petite colère des Dieux se calme. C’est en m’arrachant à mes réflexions que des bruits de violence éclatèrent :
" Donnes-moi ça, voleur !!!
-Moi, un voleur ? Répondit innocemment une petite voix. Mais je vous la rapporte parce qu’elle est tombée de vos mains.
-FAIS SILENCE !!! Beugla le même homme.
–Vous pouvez au moins me dire merci !!! Et puis, comparé à vous, l’haleine d’un dragon, c’est de l’air pur !! On comprend pourquoi les femmes s’évanouissent quand elles vous entendent !! "

Ma curiosité se laissa guider par le son des voix et je me trouvai soudain face à des dizaines de barbares derrière une maisonnette. Ils étaient tous habillés d’une tunique de maille sans manche et d’un pantalon qui collait à leurs cuisses puissantes. Des grosses bottes noires montaient presque aux genoux et leurs larges épées scintillaient de la lumière et de l’éclat du sang. Le plus petit des hommes avait ma hauteur. La plupart portait un foulard vif sur la tête. Au milieu, leur chef porta un casque dressé de tête de morts, qui me fit serrer mes dents. Il retenait dans ses mains monstrueusement tatouées de dragons noirs, un jeune garçon d’une dizaine d’années, dont le visage était masqué d’un sac encré de noir. Mon sang-froid prit sa décision :

" Lâchez-le, répliquais-je d’un ton calme.
(La troupe se tourna vers moi. Le caïd me toisa du regard mais ne lâcha pas prise.)
-C’est pas tes oignions, femelle ! Cet abruti a tenté de me prendre mon épée à deux mains.. (Il secoua le garçonnet avec violence. Ce dernier marmonnait dans le sac des jurons imprécis.)
-Quoi ?Pour une vulgaire arme qui n’a pas cette place dans cette cité pacifiste ? Qu’avez vous donc dans vos esprits belliqueux ? Interrogeai-je d’une grande froideur.
(Il lâcha sa victime violemment et s’approcha en poussant un rictus.)
-Qu’est ce qu’une femme sait-elle ?! Sais-tu donc à qui tu parles? Demanda-t-il fortement, comme pour montrer le respect .
–Au plus con des abrutis que je puisse rencontrer , répondis-je avec violence et rapidité .
-Caractérielle, hein . (Il me regarda de haut en bas .) Et très mignonne …. "

L'homme ricana gauchement. Je ne réagissais pas lorsque sa paume rugueuse se plaqua sur ma joue mât et glissa jusqu'à mes seins. Et d’un geste immédiat, il me saisit par ma taille, m’arracha ma ceinture par une dague, pendant que ses camarades ricanèrent. Une peur excessive monta .

" Silvano Flua !! "

L'instant où je criai, une explosion arracha le barbare dans son souffle. Il se retrouva à demi assommé dans des tonneaux brisés. Il se releva en haletant, les yeux écarquillés de stupeur, le souffle coupé par la souffrance. Son ventre, ses intestins, tout avait pris feu de l'intérieur. Il ouvrit la bouche pour hurler, mais ses cordes vocales avaient brûlé. Seule une flammette blanche jaillit, comme une buée, carbonisant ses dents, sa langue et son palais. Il roula à terre avec un mugissement suraigu, son ventre déjà noir grésillant comme de la graisse sur le feu.
" Pauvre fou. Ne savais-tu donc pas que l’intelligence est la meilleure des forces et que l’arme ne peut rien contre la magie, ici? Hurlai-je en sifflant."
Mon courroux était si terrible que tous les hommes reculèrent emportant le chef cadavérique qui cracha du sang sombre par terre. Et ils quittèrent ainsi les lieux.

Immédiatement, je pris l’enfant par un bras et le guidai à travers les maisons comme un aveugle. Puis, juste derrière une vielle maisonnette grisée et mangée par le temps, je contemplais le petit garçon qui tenta avec force d’arracher la cagoule qui l’emprisonnait. C’est après avoir coupé la corde qui le serrait, que je me suis rendue compte, que je viens de sauver la vie de la créature la plus …... que le monde à crée accidentellement : Un kender. Il s’avança en me tendant sa main.

"Bonjour, je suis Tickbaum Fouille Sac. Et sincèrement, bien merci de m’avoir sorti de cette bagarre, merci vraiment beaucoup ! Parce que ces barbares, brutales comme des trolls puant l’alcool, mais plus intelligents que ces derniers, m’ont pris pour un voleur …Moi, un voleur, leur ai-je dis, c’est vrai quoi, il avait perdu son arme dans l’auberge. Alors je l’ai prise au cas où et je voulais lui rendre car elle avait de la valeur et ……
-Merci, c’est bon, c’est bon …(Je lui serrai sa petite main.) Je suis Zaria, magicienne.
-J’ai bien aimé, votre tour de magie ! Vous pouvez m’en faire un autre ? Faites moi apparaître un démon !! S’exclama-t-il en frappant ses mains.
–Non, navré, mais je dois partir..
-Pourquoi ?
–Pour allez à mon rendez-vous…
-Pourquoi ?
-Désolée, mais ça ne te regarde pas.
-Pourquoi ?
–Arrête de dire pourquoi …
-Pourquoi ?
(Je ne pouvais pas le menacer car il ignore la peur. Je soupirai et je repartis à travers les rivières de chemins, menant vers le sommet de la colline.)
-Eh, attendez-moi !! Couina le Kender. "


Au sommet, on voyait une vue admirable du paysage brumeux de Lizang. C’était l’endroit que j’aimais voir, car la force jaillIssait par ce panorama. Ce qui m’encourageait pour l’épreuve.
Le monument qui occupait la colline, n’était que des tas de ruines, des blocs de pierres dont le temps a effacé les inscriptions devenu indéchiffrable. Il y en avait 10 et ils formaient un grand cercle. En son centre, se trouvait un socle fleuri par les visiteurs pèlerins. J’avais même trouvé des épées, boucliers, hoopaks, arcs et tant d’autres. Je m’arrêtai au milieu, le souffle coupé par ces dons.
Subitement un vent dégagea mon capuchon de ma tête et je fermai mes yeux. Tout ce que je voulais c’est de voir
Maman, au moins une fois, si je dois donner ma vie. La mort me préoccupa, j’avais un âge de pierre et tout peut se basculer en une seconde. Mais tout ce que je voyais dans mes pensées c’était qu’une silhouette matérialisée dont l’éclat du soleil s’intensifia de plus en plus. Ma tête soudain bourdonna et ma vision se troubla. Une cascade d’eau glacée s’abattit sur moi dont je me laissais emporter avec un bourdonnement de couinements du Kender.


" Madame,madame !! "
J’ouvris mes yeux lourdement. La vision était d’abord floue puis elle s’est précisée. J’étais allongée sur un lit de laine mais je sentis la douceur de soie des draps. J’étais munie d’une robe verte. La chambre avait des murs nus et à part le lit, une armoire et un chevet étaient les seuls meubles qui occupaient la pièce. La porte n’était pas entièrement fermée, normal pour un claustrophobe. A mes cotés, Tick me balançait un ravissant sourire, mais en gardant une fine inquiétude.

" Madame, madame, vous allez bien ? Commença-t-il.
–Que m’est-t-il arrivé …….Clairement ! Demandais-je craignant un long discours.
-Ben, vous étiez au milieu des ruines. Pendant que je m’occupais à admirer les rochers, vous étiez tombée. Et... un ouragan est apparu près de la ville . Alors, de peur qu’il nous atteigne , je vous ai mis dans un de mes sacs sans fond, vide, car je pouvais pas vous transporter …. "

Je poussai un grognement qui le fit taire. Un sac sans fond, était un objet très rarissime de Kender car il avait un fond illimité. Ainsi, il pouvait transporter sa maison, y mettre ses ennemis et les ressortir face à d’autres créatures, histoire de faire le boulot à notre place ….Tout ceci dans un petit sac en cuir ! Je me demandais si réellement, il a été vraiment vide . De fines griffures sur le long mes bras, me prouve le contraire.

" L’ouragan avait mystérieusement disparu, reprit-il Vous êtes dans l’auberge depuis 2 jours. (Il gonfla sa poitrine.) Et j’ai toujours été à vos chevets.
-Merci, c’est gentil. Songeant à mes accessoires que Tick aurait pu dérober. "

Un silence recouvrit l’ambiance. J’avais senti une étrange envie de parler avec ce Kender. J’avais tant de choses à lui dire. Je voulais lui dire que je n’étais qu’une pauvre jeune fille, perdue dans les tourments et moments tragiques de son passé. Car je me sentis séduite par son regard. Comparé à ses congénères, celui-ci m’inspirait confiance.
" Qui est-tu donc ?
–Tickbaum Fouille Sac, je vous l’ai déjà dit !!Le neveu de la nièce par alliance au grand-père de son cousin germain de la belle-mère du frère du Héros de Unik, Kollo Fer-à Cheval. Et vous êtes Zaria. C’est un peu court comme nom. A moins que vous êtes orpheline, un peu triste quand on est sans famille. Tiens ça me rappelle quand Tata Lousi Tête-de-Pot a voulu adopter un minotaure…Heu , merci de m’avoir sauver ma….
-C’est rien..Coupais-je . Vois-tu, cela fait trop longtemps que je me suis plus attachée à quelqu’un .
-Pourquoi ?"
J’éprouvais un sourire, mais qui disparu par mon chagrin. C’est à contre cœur que je lui racontais mes origines flous, la rencontre et la mort de mon unique amie (*Une bien belle histoire) .Tick ne m’a jamais coupé la parole et me prit souvent la main . Ce geste m’empêchait de pleurer et me donna à la fin, un regard solennel.

Lorsque j’avais fini, mon ventre gargouilla . Le kender fut pris d’un petit rire. De son élan, il me saisit pour me relever et me redressa hors du lit. Je n’avais aucune difficulté pour marcher. Il me tendit mes souliers lavés avec délicatesse et une écharpe qui venait sûrement de lui. On quitta la pièce pour rejoindre la cantine de l’auberge ..
" T’es gentil , mais rends-moi mes bagues …
-Ah ? Tu les avais perdues en haut et j’avais complètement oublié de les rendre…
-N’essayes dans aucun cas de les mettre... Sinon , je te transforme en joli têtard pour te cuire dans ma soupe. "

L’aubergiste était ravissant. Il nous a réservé la meilleure place, au coin du feu. Les couverts étaient déjà servis, il ne restait plus qu’une cruche, le pain et les plats chauds. La spécialité, ici, étaient les patates dorées aux épices de poivres doux avec des belles tranches de viande persillées, de préférence le jambon grillé. Tick prétend que c’était un bon ami car il lui laissa souvent ses cuillères. Je mangeais avec foi et le repas était très bien réussi. De plus l’eau violette était délicieuse, son arôme sucrée fondait dans la bouche. Entre deux bouchées, le Kender me demanda :
" Quel âge as-tu donc ?
-Un certain âge. (J’aimais la façon qui me tutoie) Et toi ?
–Je ne sais pas trop, on me donne vingt, vingt-cinq ou trente. (Il but une gorgé de vin.) Au fait, je suis né parmi les Ents. (*Et l’histoire, vous la connaissez !!!) "

Nous avons discuté pendant des heures. Tick m’avait bien fait rire. Mais nous avons dû affronter des ennuis à la suite : Par exemple, une bataille d’assiette face à un minotaure enragé, dépourvu de ses bourses ; une bagarre entre les hommes du chef mort dans l’auberge, une partie de Mikado face à un Elfe Noir , une petite excursion en prison dont les gardes, à cause du dragon Noir dans le sac sans fond , nous ont laissés sortir sans problème et des heures de shopping.

Le soir nous avons partagé la chambre. Tick dormait près de la fenêtre sur un hamac, tandis que moi, j’occupais le lit. J’avais eu beaucoup sommeil et je n’étais pas gênée par la présence de Fouille-Sac qui de temps en temps consultait ses sacoches. Plus tard, il me raconta ses exploits comme le jour, où il a rencontré un elfe noir qui s’est suicidé sous ses yeux, à peine l’avoir vu. Il était étrange qu’il n’ait pas fouillé mes affaires, à cause de la petite menace sans doute .

Etrangement, j’ai lui ai proposé de venir visiter le monde et partager de bons moments ensemble. J’avais compris, en fait, durant ses deux jours, que j’avais un faible pour les Kenders. Un sourire adorable fit trois fois le tour de son visage lorsque je lui ai proposé. Ainsi, nous sommes conclus de partager nos exploits.


" A quoi penses-tu, Zaria, hein ? ! "
Sur la berge merveilleuse du lac féerique qui sépare de Cybile, j’étais couchée sur l'herbe moelleuse. La frontière était magnifique : au milieu des coteaux que peuplaient les arbres , des colorations mûres et savoureuses tachaient la verdure toujours printanière . C’est ici que coulait Ailin, cette étendue d’eau qui berçait le ciel noir, vide de nuages, dont je fixais avec intention les constellations.

Tick était assis près de moi et semblait être occupé à admirer ma passivité .
" Je me demandais si l’eau des fées a pour don de guérir mes pauvres mains blessées par ta torche …"
Je lui montrai mes mains légèrement noircies et moites. En effet, le flambeau que Tickbaum m’avait demandé d’allumer pour cuire notre souper, avait pris feu immédiatement, torréfiant ainsi mes fines mains.
" Mais tu as juste que des égratignures !!!! S’exclama le kender .
-Peut-être ..Haussais-je les épaules . Mais je trouve que ça défigure mes paumes et la prochaine fois, évite de sortir un chalumeau en même temps que mon sort, d’accord ? Tiens , en parlant avec des mots homophones , pourrais-tu me chercher des pom-mes ?
-D’accord ! Déclara-t-il en saisissant un panier, radieusement. "

(ATTENTION , ce passage là est interdit aux moins de 12ans et aux âmes Kendenriens sensibles…)

Lorsqu’il fut assez loin de moi, je me redressai. Lentement, je chassais de mes doigts mon ruban noir qui tenait mes cheveux roux. Retirant délicatement ma longue tunique violette, j’avançais vers la rive gorgée de quelques roseaux et de nénuphars d’une blancheur angélique. J’étais d’une minceur extrême et laissant traîner mes habits, j’entrai en contact avec l’eau qui lécha mes pieds nus puis mes cuisses musclées. J’attrapai de passage un bouquet de fleures aquatiques que je laissais flotter et qui s’écartaient de mes maigres bras. L'eau du lac formait des ondes balancées qui effleuraient mes seins .
" Voilà , voilà !! Les pommes de madame sont là…Tu sais moi, souvent il m’arrive que je m’amuse dans l’eau. Enfin , façon de parler. Un jour, je ne sais pas si je te l’ai déjà dit, je m’amusais à courir sur la mer du Méridien, parce que j’étais poursuivi par un requin pataud qui aurait bouffer sa mère à sa naissance. Il voulait sans doute me croquer. Bon, c’est vrai que ça m’a bien plu quand ce gros vorace débile ne m’a jamais attrapé mais.. Zaria ?!

Tick déglutit, lâchant les fruits en me regardant s’éloigner de la rive. J’ignorais sa réaction intérieure lorsqu’il me vit perdue dans les eaux, mais silencieux, il me contempla avec un grand étonnement. Il semblerait qu’il n’a jamais connu la nudité d’une femme. Le miroir de glace laissa ressortir mon buste et mes cheveux qui ondulaient l’eau . Avec des gestes gracieux, je chatouillais la surface avec une tige de nénuphar.
Après quelques tours sur moi-même , je me retournais vers Tick : Il se cacha derrière un rocher. Il n’était pas discret à la suite : son visage était rouge jusqu'aux oreilles. Lorsqu’il était au bord, son visage était enfoui dans ses mains ou alors il tripotait sa queue de cheval nerveusement et survolta du regard mes vêtements éparpillés sur le sol. Mais cela ne l’empêchait pas de me voir alternativement .

" Tickbaum ? -Euh …….oui ?! (Ses lèvres tremblaient laissant une forte timidité suspecte.)
–Tu veux te baigner ? Ronronnais-je
(Son visage passa du rouge à la blancheur d’un mort et resta ébahi .)
-Oh euh …..Ben , je me suis déjà baigné au plus tard …..euh …aujourd’hui , enfin ,je pense ..Héhéhé , je pense…hum ! Qu’il fait …euh …un tout petit peu froid et puis …. "

Avec beaucoup d’hésitation, il se tut. Il était offensé et interdit . Pourtant, il n’y avait pas de honte, puisque ceci fait parti des éléments de la vie. Il me toisa encore avec gêne, tandis que moi, je lui adressa un sourire calme. Enfin , il soupira en cachant ses yeux dans ses mains :
" D’accord, mais tu …tu ne regardes pas , hein !!!! Et ne dis pas aux autres ! Paniqua-t-il .
-Promis !! Le rassurais-je en me retournant . "

Il suffit de quelques secondes et encore, pour qu’un kender se déshabille. Cependant par prudence , il retire ses vêtements avec précautions . Après une attente, un " Plouf " m’avertit , qu'il s’est mis dans l’eau et je me retournai.
Il nageait en brasse tranquillement jusqu'à moi . Quelques centimètres nous séparaient, mais je vis nettement ses yeux noisettes, laissant dessiner les 4 pleines lunes dont la quatrième est Krynn , mais ça vous ne le savez pas. Son regard me caressa mais souvent il évita de rentrer avec le mien. Je le pris par ses épaules. Contrairement à lui , je restais immobile dans l’eau sans couler. Je remarquai avec inquiétude qu’il tremblait comme une feuille. Mon visage l’interrogea avec netteté . Comprenant ma question, il prit, avec mal, ma main gauche flottante et la serra vigoureusement.
" Euh, Zaria ….Bredouilla-t-il . "
Il se sentait ridicule et un peu enchaîné par une crainte qui l’a marqué depuis trop longtemps. J’avais une telle compassion que des larmes remontaient de mon cœur. J’avais aussi quelque chose à relever. Ce fut à travers des roseaux endormis, dans un merveilleux lac limpide qui servit de frontière à Cybile, qu’une phrase changea notre existe ce. Deux seuls mots : " Je t’aime.. "
A la clarté des lunes, une larme dégoulina de sa figure en faute . De l’autre main, je l’enlevai cette poussière humide qui me sensibilisa. Je m’approchai de lui, effleurant son odeur de pin et je posai mes lèvres contre les siennes. Nos deux battements de cœur enchaînaient une valse entre la terre et le ciel. Je me serrais contre son petit torse, sentant sa respiration fragile . Nichée dans ses bras, les cheveux emmêlés, nos mains se caressaient ainsi que nos bouches .
Combien de temps étions-nous dans l’eau ? J’ignore encore mais peu importe. Un froid frissonnant remonta en moi . Une légère bruine glaciale commençait à tomber doucement et agréablement, mêlant le lac, le ciel et les berges en une même couleur grise-bleue. Avançant vers la rive, je le lâchai, pensant qu’il avait enfin pied. Les yeux fermés, je laissais la pluie glacée mouiller ma peau mâte sans souffrir du froid, sans me soucier de me sécher ni à me recouvrir de chauds vêtements. L’amour était une flamme qui ne cessera jamais de brûler. Trempé jusqu'aux os, serrant le sable boueux contre lui, il ne bougeait pas, incapable de s'arracher au spectacle qu'il venait de vivre. Puis bêtement, il me demanda : " Euh, je peux me rhabiller ? "

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Voilà plus de 2 ans que nous nous aimons profondément. Afin de faire une pause de nos petits voyages, nous nous sommes installés à Tumborin, le pays des Kenders pour la dixième fois . Tick a loué, pour un temps, une vielle chaumière dans le coteau de Degeras juste à coté de la capitale qui porte le même nom que le pays. Grâce à ma magie, la maison inachevée fut réparée et terminer en un seul jour. Mais rien ici, n’est important sauf cette suite :
Un petit matin de printemps, un délicieux arôme de pâtisserie me fit sortir de mon sommeil dépourvu de rêves. Je tâtais à côté, espérant de réveiller mon petit Tick. A ma grande surprise, il s’est déjà levé. Tant mieux, je pense. Comme ça, l’armoire pourra souffler encore une journée. En effet, la seule chose qui puisse sortir le kender de son sommeil c’est de faire exploser un objet massif, que je répare après, bien sûr.
Mais j’étais loin d’être soulagée : voilà un bon temps, qu’il est devenu soucieux et presque insomniaque …

Le délicieux bouquet sucré provenait de la cuisine. Munie d’une simple chemise de nuit s’arrêtant à mi-cuisses, les cheveux en bataille, je marchai sans bruit.
" Oups !! "Un récipient se brisa sur le sol après cette intonation. Je me glissai dans la pièce.
Tick était penché, les jambes légèrement fléchies, la main gauche sur la bouche, observant confusément des débris dispersés de verre. Par chance, il n’y avait pas de contenu. Peiné en me voyant entrer, il me regarda :
" Pas fais exprès !! (Je claquai des doigts et morceau par morceau, le verre se reconstitua, ne laissant en finale, aucune fissure.)
–La prochaine fois, fais un peu attention... Soupirais-je en lui redonnant l’objet.
-Oh, de toute façon, c’était pour préparer le petit déjeuner, juste après….
-Qu’as-tu encore fabriqué? Répondis-je en croisant mes bras .
–Ben ça …. "

Mes yeux s’écarquillèrent : je n’avais pas encore vu cette belle petite pyramide de cadeaux. Aux papiers vives festivals et multicolores, ils avaient entièrement couvert la table. Je dégageai un sourire et me tournai vers mon fiancé :
-C’est pour moi, tout ça ? Exclamais-je , connaissant pourtant la réponse .
–Joyeux anniversaire, ma chérie !! Enthousiasma t-il en hochant la tête. 52ans !! Et toujours pas de cheveux blancs en vue ! Et puis, pour les 52 bougies..
–Bon ça va... Grommelais-je
-C’était une petite farce ! Dit-il en me tendant un de ses présents."

Les Kenders ont une étrange obsession de prendre ou de donner des verroteries ou toutes sortes d’objets banals …Enfin, c’était le geste qui comptait. J’ai réussi, cependant, à effectuer une liste de tous les cadeaux que Tick m’avait offerts :
Quelques cuillères dorées, un cendrier en métal, un morceau de miroir, des plumes d’oies, un verre à pied, un pot de fleurs en terre cuite, du sable avec des grains luisants, un petit lézard tout ridé en état de nervosité, des longues épingles, des chouchous multicolores, des cookies fondants, un bout de ficelle, de vieux écus de bronze, des mouches empaillées, un bouton d’une veste.

Les plus intéressants dans tout cela étaient une flûte et une robe, que j’ai essayée à la suite. L’instrument en cuivre était taillé et gravé par des elfes, laissant de charmantes runes. Quant au vêtement, il était composé d’un corsage en fine laine laissant dessiner avec netteté mon torse, et d’une très longue jupe d'un seul tenant qui traînait par terre. Sur le pan, était dessinés des fleurs de roses en dorés.

Je m’abaissais pour embrasser son front. Le Kender gloussa gentiment car il n’avait pas fini sa surprise. En effet, d’abord, Tick me présenta une chaise. Je l’acceptai, mais tout en lui jetant un regard étonné. Je le soupçonnais déjà. Il dégagea de la table tous les papiers et mit les couverts, prenant avec soin le verre ex-brisé; Je n’étais pas complètement ébahie par la clé de toutes ces odeurs :
Un magnifique gâteau sec et plat, croustillant et bien doré par la chaleur. Tick était un bon cuisiner hors pair et avait un penchant pour les gâteaux secs. Il enfonça doucement un coutelet dans la croûte, vérifiant, sans doute, la cuisson. Apparemment il était au point.
Il coupa six parts égales et m’en offrit une sous mon regard toujours attentif. Je saisis une des cuillers, de celles qui n’avaient pas encore disparues et prit un morceau. Le Kender se servait lui-même. Donner une si belle pâtisserie à sa fiancée, qu’est ce qui est anormal ? Ceci :
Un petit objet dur, heurta mes dents. J’avais cru que mes molaires allaient se briser en deux. Je le repêchai à l’aide de mes doigts. Mon cœur s’arracha de ma cage thoracique et mon estomac tomba des mes entrailles comme un enclume. Sous mes yeux exorbités, je recueillis au creux de ma main gauche, une bague. Elle était forgée d’un anneau brillant, très fin et nanti d’un diamant rose-orangé.

" Zaria, je vais être très bref cette fois-ci. (Tick inspira bruyamment et en sortant de la table, décisif, prit ainsi la main qui était libre, puis s’agenouilla.) Veux-tu être ma femme ? "
Sa charmante voix s’éteignit sous le dernier mot … Longtemps j’ai admiré son courage et son affection envers moi. Il n’était pas qu’un simple kender vagabond. C’était un fidèle romantique que je désirais tant. Je me levai, lâchant doucement sa main craintive et nettoyai dans levier, le bijou. Un soupir léger retentit derrière moi.
Mais Tick ne me vit pas tout de suite me retourner : La bague au doigt, je l’étouffais dans mes bras, prête à pleurer de joie. Le pauvre !

Ainsi, tendrement et lentement, on partageait nos bouches et nos caresses ce qui rendaient plus de plaisir.. Je lui ai, sous-entendu , dit : oui .


Famille Fouille Sac

Et voilà vous connaissez tout , maintenant place à l’exploit.

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