Chapitre 3

« Ca y est, je suis morte ! »
L’obscurité était totale. Je ne sentais plus mon corps, comme si j’étais en état d’anesthésie. J’attendis. Peu à peu, mes 5 sens et ma conscience me gagna.. Une forte senteur de Pin avec un bouquet de Chêne dérangea mes narines à tel point que j’éternuai. Avec mes paupières presque collées, ma vue était faible. Quelque chose me dit que je suis au cœur d’un bois . J’étais allongé en crucifix , sur une surface végétale et sèche. C’était si inconfortable qu’une douleur étendue dans le dos me fit retourner avec mal . Mes membres étaient encore raides et des fines pierres pointues m’avaient picoté mes reins. Ma vue s’éclaircit enfin : Je suis belle et bien dans une forêt. Ou plutôt une jungle : Des lianes se présentaient également dans mon champ de vision.
A mes cotés , il y avait mon sac , mon bâton et ceux qui reste de la fiole…Mon regard se posa sur l’étiquette intacte de la bouteille que j’arrachai ardemment : Un petit message aplatie était collé derrière.
Je le déroulé avec soin et reconnut le lettrage serré et grand de Shalafi :

Ma chère Zaria ,
J’irai clairement au but. Cette fiole , que le chevalier de ma garde d’Honneur t’a donnée , est une nouvelle invention de transplantation . J’aurais volontiers précisé la composition , mais le temps n’est pas là . En effet, si la transplantation a marché, tu es donc dans la forêt Noctriaténébrous, le Foret désenchantée d’après les Venussiens. Comme tu es la seule disponible , Isilween étant chez les humains, pour contrôler des dragons, je te confie donc cette mission : Aller au cœur de la population des Drows et quérir la ceinture de la Veuve noire.
Pour sortir d’ici, une fois fait, tu casseras l’autre fiole rouge, que le Chevalier a aussi donnée. Bonne Chance ,

Je relus plusieurs le message , restant figée à la fin devant l’écriture frappante : Ainsi Shalafi , m’a envoyé au suicide, dans la forêt la plus meurtrière du monde, car elle cache les créatures elfiques aussi terribles que le Chaos lui-même : Les elfes Noirs. Bien qu’ils résident dans les mondes souterrains , cela n’empêche pas garder la forêt par d’autres créatures… Pire encore , la Veuve noire est le pseudonyme de Mioprès , la déesse du mal des Venussiens et des Drows et de tous les malheurs du monde est la sœur de Anfarès. Non seulement , je devais affronter les créatures méconnus sanguinaires qui occupent la forêt et leurs maîtres mais en même temps une déesse qui est ma tante!!! Il y a quoi à se réjouir.
Une chose m’est resté sceptique : Que veut-il parler de la fiole rouge ?
Un éclair jaillissait alors dans mon esprit : Tick. C’était lui qui avait pris les deux fioles à ma place et qui avait cassé une des fioles par maladresse . Catastrophe sur catastrophe : La dernière fois que je l’ai vu , il était à coté de moi…avec la fiole rouge . Or , je ne le vois pas . J’ai donc transplanté sans lui…
Catastrophe, Cataclysme , Calamité !!!! J’effectuerais donc un voyage sans retour , alors autant me tuer tout de suite.. J’enfouis ma tête entre mes bras.

La jungle était un véritable enfer vert. C’était un interminable continent de lianes et d’arbres, submergeant de chaleur. Avec mes vêtements humides couvert de sueur et de crasse, j’avançais avec peine, retenue par une liane ou trébuchant sur une racine.
Heureusement que mes fines bottes couvraient la moitié de mes jambes ainsi que mes protèges genoux pour soulageait un peu les chocs douleureux. Des entailles apparaissaient sur mes cuisses. Mon long manteau de cuir , flottait derrière moi et me brûlait la moitié de mes épaules et mon dos. Mon sac attaché à ma ceinture, compacta le bas des côtes et mon bâton me servit de soutien. Ma tête était fouetté par les branchages avec un visage taillé par des plaies, des lèvres écarlates et des yeux aveuglés par la forte lumière qui transperçait les arbres. J’avançais vers le nord , comme indique la boussole . Pourtant une sensation étrange m’envahit : Il semblait avoir passer deux fois devant un immense baobab en cristal. J’en déduisis donc:
Voilà deux jours, que je cherche en vain l’entrée du royaume des Elfes Noirs et cinq heures que je tourne en rond depuis que j’ai vu cet arbre fantastique en cristal. Deux jours aussi que je suis dans l’angoisse : Bien que la nature est là , aucun animal ne s’est manifesté. La peur me monta jusqu'aux pointes de mes cheveux bouclés et me fis reculer vers le Baobab. Pris d’un déséquilibre, je tombai en arrière, me cognant violemment le tronc. Un bâton, coupable de ma chute, se tenait sous mes pieds. Une exclamation de surprise sortit de ma gorge mais je n’ai pas pu apercevoir un poids qui me tombait sur la tête... L’obscurité s’installa aussitôt, tous mes membres se relâchèrent sauf ma main gauche retenant le Hoopak de Tick...

Chapitre 4

(Il faut d’abord dire, que je suis un trop lassé d’être toujours dans l’inconscience..)

Des yeux marrons brillaient comme deux étoiles dans l’encre noire du ciel. Une image floue d’un portrait raté s’exposait pour devenir de plus en plus nette. Une boucle oreille en or sur le lobe droit, des cheveux bruns tiraient comme un chignon, de beaux gros sourcils, un beau sourire habituel, pas de doute : Tick est encore en morceaux. Tick soupirait de soulagement. Son visage mâte était barbouillé et ses vêtements étaient bombardés de boue..
Je me leva brusquement, donnant une telle menace au Kender : Il savait ceux qu’il attend.
« Je suis désolé, je ne voulais pas casser la petite bouteille, mais tu sais, c’était de la camelote, encore pire que le verre que j’ai cassé le jour de ton anniversaire, non plutôt le jour où l’assiette de l’Oncle Kiri Patte-de-mouche s’est brisé toute seule et..
-TICKBAUM FOUILLE-SAC, commençais-je. (Le Kender se mit sous la défensive, les mains en croix devant le visage.. La vive fureur que j’avais s’effaça aussi vite qu’elle est apparue.) Tick.. »
Je m’effondrais sur son petit ventre, les larmes aux yeux. Ce n’était pas des larmes de tristesse mais des larmes de joie. Tick ne semblait pas comprendre ce qui lui arrive, il resta figer pendant quelques secondes, puis il se referma sur moi.

« Donc voilà, terminais-je mes explications au Kender. »
Il était surper-excité d’apprendre qu’il va rencontrer des elfes noirs par milliers et un membre de ma famille…Il semble aussi m’envier d’être la nièce d’une Déesse maléfique, ce qui pour nous menera dans une aventure interresante. Mais on voit bien ici l’inconscience incorrigible du Kender. Mes yeux ont laché tout le poids des larmes, ce qui devenait insupportable.
« Tu veux un mouchoir ?
-Oui volontiers, tu sais, j’ai vraiment cru être perdue, jusqu'à ce que je retrouve ton Hoopak…Tu ne peux pas imaginer ma joie !!
-Tu as dû donc bien souffert ces deux jours ? Dit-il avec évidence en me donnant un mouchoir. -Oui beaucoup ! J’ai horreur de l’ambiance de cette foret, elle me …(Je frissonnais et je serrai le mouchoir dans ma paume gauche. Mon mouchoir qui l’a dû « s’emparer ».)C’était l’angoisse.Et toi ? Pourquoi étais-tu en haut ?
- Je me suis réveillé aux pieds du tronc et comme je me disais que tu devais être dans les parrages , j’ai monté sur le Baobab quand j’ai trouvé cette malle (Il la désigna .) et j’ai voulu l’ouvrir mais je n’y arrivais pas (Il prit un air sérieux) et c’est la première fois que ça arrive , il y a même un de mes passe-partout qui s’est brisé (Il me tendit une lame dont le bout s’était brisé) Tu te rends compte , il vient en plus d’un ami, un nain des Collines , qui m’en a fait cadeau ..Pourquoi tu me regardes comme ça ? Bon d’accord , il a laissé tomber mais je voulais lui redonner , je te jure …Alors , donc , comme je n’ai pas réussi à ouvrir , une première de ma vie , j’ai décidé que si je le faisais tombé , il se briserait , alors je l’ai tiré vers le bord , il est petit mais il doit avoir pleins de trucs vraiment intéressant ,quand je t’ai entendue.(Il pris un air confus) Je voulais voir ,qui c’était , je me disiais que je ne serais pas le seul être ici et je me suis buté contre la malle et je suis tombé….sur toi . J’espère que tu ne t’es pas fait mal parce que mon Cousin Frégo Fouille-Sac , c’était une dragonne qui lui est tombé dessus.. Heuresement que ce n’était pas la malle .Mais ça va , au moins ?
-Ca va,ça va, ça va , répliquais-je fermement. Mais depuis combien de temps , es-tu reveiller ?(Sentant qu’il ne disait pas toute la vérité.)
-(Il reflechit , comptant avec ses doigts) Plus d’une heure ..
-Comment ça ? (Il haussa les épaules) Surdosage sans doute…la vapeur de la fiole a peut-être agi trop sur toi.. LA FIOLE !! »
Je me campai devant lui et d’un mouvement je m’agenouillais à ses pieds. C’est la première fois que je le supplie.
« Je te donnerais….je ferrais tout ce que tu voudras mais par pitié , au nom de Anfarés , fait à ce que tu as la fiole rouge et donnes la moi !!!
-Ah ? Tu veux la fiole rouge ? Fit le Kender étonné .Mais….
-Donnes la moi , donnes la moi , si te plait , te plait , te plait , te plait !!!Prias-je avec une patience que j’arrive à peine à contrôler. Si jamais tu ne l’as pas , nous sommes morts ..et je ne te le pardonnerais jamais.»
Tick se recula , saisit une de ses plus petites sacoches , la fouilla et présrnta la bouteille à mes yeux.On avait l’impression d’être sur une scène où le chien attendait le sucre de son maitre. Et il me la déposa dans ma main droite,sans mot dire.
« Si c’est pour te faire plaisir…Commença-t-il Mais c’est dommage, j’aurais vécu une mort intéressante avec toi.
-Merci merci merci !! »
Je lui sautai dessus en l’embrassant. Puis je me retirais de son étreinte pour examiner sa nouvelle trouvaille : C’était une valise en cuivre noir qui ne possédait aucune ouverture et malgré sa taille d’un Sac-Sans-Fond , il semblait être chargé de plomb. Lentement je posais sa main à sa surface et intenta un sort :
« Likia ouvéro »

La valise rougit comme une lame en fusion et un cliquetis se fit entendre. D’un coup , la malle s’ouvrit en deux , me faisant faire un bond en arrière. Les yeux de Tick se plongèrent immédiatement dans la valise et il sortit une lampe à l’huile.. L’expression du Kender était de l’émerveillement tandis que moi , c’était plutôt de la banalité envers l’objet. Sans que je l’en l’empêche, Tick mit la lampe dans un sac…lorsqu’un bruissement se fit entendre...